Enfant

Besoins spécifiques des enfants et rôle essentiel de l’AESH

Certains élèves bénéficient d’un accompagnement sur-mesure au sein des établissements scolaires français. Ce dispositif, mis en place par l’Éducation nationale, répond à des prescriptions légales strictes et à des procédures administratives complexes, souvent méconnues du grand public.

L’accès à ce soutien dépend de critères précis et fait l’objet d’un encadrement professionnel rigoureux. Les modalités de recrutement, la formation exigée et les missions confiées illustrent la portée et les limites concrètes de ce métier, pivot dans le dispositif d’inclusion scolaire.

Comprendre les besoins spécifiques des enfants en situation de handicap à l’école

Derrière chaque élève en situation de handicap, il y a une histoire, un parcours et des attentes bien particulières. Les besoins spécifiques diffèrent d’un enfant à l’autre : rythme d’apprentissage, façons de communiquer, accès aux espaces scolaires, rien ne se ressemble. L’école inclusive vise à répondre à cette pluralité, avec une équipe éducative rassemblée autour de l’enfant pour bâtir un environnement adapté.

Le projet personnalisé de scolarisation (PPS) sert de fil conducteur. Construit en étroite collaboration avec la famille, il fixe des repères clairs : objectifs à atteindre, ajustements indispensables, rôle précis des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). La maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pilote l’évaluation au moyen du GEVA-Sco, un dossier partagé entre professionnels, avant que la CDAPH ne tranche. Ce parcours engage chacun dans une démarche collective où la concertation est la règle.

Mais accompagner, ce n’est pas seulement aider à lire ou à écrire. L’autonomie dans les déplacements, la capacité à s’intégrer dans la vie scolaire, la participation aux activités avec les autres élèves : chaque aspect de la journée à l’école appelle une attention particulière. L’AESH assure une présence constante, agit en relais avec l’enseignant, soutient l’élève dans toutes les dimensions de sa scolarité, sans jamais isoler ni stigmatiser.

Voici les axes fondamentaux de ce dispositif :

  • Inclusion scolaire : permettre à chaque enfant d’être présent, quels que soient ses besoins ou son handicap
  • Accompagnement en situation de handicap : soutenir l’autonomie et le parcours de l’élève, pour que chacun trouve sa place
  • Mise en œuvre du PPS : ajuster les ressources, les adaptations concrètes, et garantir un suivi fidèle aux besoins

La scolarisation des enfants et adolescents en situation de handicap prend ainsi la forme d’un accompagnement sur-mesure, encadré par des dispositifs exigeants et une coopération de tous les instants entre les professionnels concernés.

Quel est le rôle concret de l’AESH auprès des élèves et de la communauté éducative ?

L’AESH ne se limite pas à une présence silencieuse au fond de la classe. Son rôle est partout : il intervient à chaque étape, en lien direct avec le projet personnalisé de scolarisation. Près de l’enseignant, il observe les situations, ajuste les consignes, propose des reformulations, facilite l’accès aux apprentissages. Parfois, l’accompagnement se concentre sur un seul élève ; dans d’autres cas, il s’adresse à plusieurs enfants en même temps, selon la réalité du terrain.

Au sein de l’établissement, l’AESH joue aussi un rôle de coordination. Il participe aux réunions de suivi, partage ses retours, adapte son intervention à l’évolution du PPS. L’autonomie lors des déplacements, l’organisation des temps de récréation, l’appui lors des sorties scolaires : aucune facette de la vie scolaire ne lui échappe.

Le cahier de bord AESH et le livret d’accueil sont des outils clés. Ils permettent à chacun, AESH, enseignants, directeur d’école, d’assurer la continuité du suivi, tout en respectant la discrétion attendue dans ce métier. Ces supports servent de fil rouge pour maintenir la qualité de l’accompagnement, même lorsque les intervenants changent.

Les missions concrètes de l’AESH s’articulent autour de plusieurs priorités :

  • Accompagnement individualisé : soutenir l’autonomie de l’élève, faciliter la communication, adapter supports et méthodes pour répondre à ses besoins réels
  • Travail en équipe : échanges réguliers avec l’enseignant, coordination avec les autres acteurs de la vie scolaire pour garantir une cohérence d’ensemble
  • Respect du cadre : confidentialité, posture professionnelle, adaptation au rythme de l’enfant sans jamais forcer ou freiner son évolution

Fille avec AESH dans la cour de l

Devenir AESH : parcours, formation et engagement au service de l’inclusion scolaire

Chaque année, plusieurs milliers de personnes choisissent de s’engager dans la voie d’AESH. Le recrutement passe en général par les rectorats ou les DSDEN, avec un contrat de travail à durée déterminée, renouvelable et transformable en CDI après six années d’activité. Aucun diplôme spécifique n’est exigé à l’entrée, mais disposer d’un titre ou diplôme professionnel de niveau IV (équivalent au baccalauréat) ou d’une expérience d’accompagnement de personnes en situation de handicap pèse dans la balance.

La formation AESH se structure autour de modules théoriques et de mises en situation concrètes. Les plans de formation académique et les dispositifs nationaux visent à développer les compétences sur l’accompagnement des jeunes, l’adaptation pédagogique et le respect du cadre scolaire. Le ministère de l’éducation nationale s’appuie sur le réseau des académies pour organiser l’accès à ces formations et accompagner les professionnels dans leur évolution.

Au quotidien, l’AESH fait preuve d’écoute, d’observation et d’une grande capacité d’adaptation face à la diversité des situations rencontrées. Beaucoup exercent au sein du PIAL (pôle inclusif d’accompagnement localisé), un dispositif qui optimise la répartition des moyens humains et la réactivité des établissements face aux besoins.

Pour mieux cerner la réalité de ce métier, voici les grandes lignes du cadre professionnel :

  • Contrat de travail AESH : CDD évolutif vers un CDI, durée et horaires variables selon les besoins et les établissements
  • Rémunération AESH : basée sur la grille de la fonction publique, progression avec l’expérience et l’ancienneté
  • Professionnalisation : accès à la formation continue, accompagnement par les équipes éducatives et académiques

L’inclusion scolaire ne se décrète pas, elle s’incarne : sur le terrain, dans la relation, jour après jour. L’AESH, c’est ce trait d’union discret mais déterminant entre l’élève, l’école et la société. Demain, combien d’enfants franchiront la porte de la classe avec confiance, parce qu’un adulte aura cru en leur singularité ?